Depuis que Pasteur a découvert l’existence des micro-organismes au milieu du XIXe siècle, nous avons commencé à considérer les germes comme des ennemis de notre santé, à l’origine de maladies infectieuses.
De récentes recherches cependant soulignent le rôle positif de certaines populations microbiennes spécifiques qui, en temps normal (y compris à cet instant précis), colonisent notre organisme et interagissent de façon symbiotique avec les cellules humaines, afin de maintenir le corps en bonne santé. Il est démontré que ces micro-organismes non seulement sont utiles, mais qu’ils sont même indispensables : leur diversification insuffisante ou leur déséquilibre entraine des gênes de différentes natures, y compris au niveau de la peau et du cuir chevelu.
En cosmétologie, un nouveau concept particulièrement intéressant fait actuellement son chemin.
Il consiste à préserver l’équilibre des populations qui habitent la superficie de la peau pour maintenir ou rétablir la santé de la peau et des cheveux.
Afin de mieux explorer ce domaine passionnant, commençons par nous familiariser avec les termes les plus pertinents.

 

Définitions simples

Le microbiote est l’ensemble des organismes (bactéries, champignons, virus, protozoaires) qui vivent dans un environnement spécifique à un moment donné. On peut citer pour exemple le microbiote cutané (également appelé flore cutanée) ou la fameuse flore intestinale.
Le microbiome est l’ensemble des génomes du microbiote. Il est important parce qu’il soutient les fonctions humaines essentielles comme le métabolisme et la réponse immunitaire.
Les probiotiques sont des organismes vivants qui font partie d’un microbiote déterminé. Ils peuvent également être apportés de l’extérieur. Les probiotiques du microbiote intestinal peuvent être intégrés au moyen d’aliments fermentés comme le miso, le tempeh, le kéfir et le kombucha (boisson).
Les prébiotiques sont la nourriture des probiotiques.
Les postbiotiques sont des substances dérivant des probiotiques, qui sont produites à partir du métabolisme bactérien par fermentation de matrices alimentaires. Parmi les postbiotiques, on trouve par exemple certaines enzymes, des vitamines et des acides aminés.

 

Le microbiote cutané

L’étude du microbiote cutané n’en est qu’à ses débuts et représente un défi stimulant pour la science.
On sait aujourd’hui que la peau est colonisée par une multitude de micro-organismes dès la naissance, grâce au contact avec la mère et l’environnement extérieur. À l’origine, on pensait que le microbiote se trouvait uniquement à la surface de la peau. La recherche cependant a révélé qu’il est également présent au niveau des glandes pileuses et de la sueur, avec un impact encore plus important sur la santé du cuir chevelu et des cheveux.

La flore locale collabore étroitement avec les cellules cutanées pour maintenir l’équilibre, appelé eubiose et pour lutter contre l’état contraire, la dysbiose, qui augmente l’incidence de nombreuses pathologies.
Nous pouvons donc penser au cuir chevelu comme à un écosystème hébergeant une grande population de micro-organismes amis qui protègent la peau contre les germes pathogènes, les radicaux libres, les substances polluantes, éloignant ainsi le risque de dermatites et d’alopécie. L’équilibre du cuir chevelu dépend d’un microbiote varié, capable d’agir comme un bouclier protecteur, de maintenir l’hydratation et de favoriser les mécanismes immunitaires et de réparation cutanée naturels. La composante fongique en particulier représente jusqu’à 22 % d’un microbiote sain et n’est composée quasiment que de levures Malassezia.

 

Quels problèmes peuvent être causés ou aggravés par un microbiote déséquilibré ?

En ce qui concerne le cuir chevelu, plus de 50 % de la population mondiale de jeunes et d’adultes (indépendamment du sexe et de l’ethnie) souffre de pellicules occasionnellement ou régulièrement. Elles sont causées par une hyper prolifération des levures Malassezia qui, en présence d’une production excessive de sébum (dont elles se nourrissent), augmentent à l’excès. Le cuir chevelu peut souffrir d’irritations, de desquamation et de rougeurs. En présence de bouchons de sébum de plus, le cheveu a du mal à traverser l’orifice folliculaire, c’est-à-dire à passer à travers l’ouverture qui lui permet de sortir à la surface pendant sa croissance. Ce phénomène crée une pression constante sur la base, qui « écrase » la papille dermique, ce qui la rend incapable de générer de nouveaux cheveux. C’est ainsi que la chute de cheveux s’ajoute aux pellicules.
Les pellicules peuvent également être accompagnées d’une dermatite séborrhéique, au cours de laquelle la composition qualitative du sébum est modifiée. Elle peut entrainer l’apparition de squames grasses associées à un érythème et à la formation de prostaglandines, des substances qui tiennent un rôle biologique important dans les processus inflammatoires.
Maintenir l’équilibre du microbiote en préservant l’écosystème du cuir chevelu peut donc avoir des effets positifs en cas de pellicules et de dermatites séborrhéiques, mais aussi en présence d’un cuir chevelu gras, d’irritations, de démangeaisons, de desquamation et de cheveux qui tombent facilement.

 

Comment favoriser l’équilibre du microbiote ?

Mais alors, avec les informations à notre disposition aujourd’hui, pouvons-nous faire en sorte que le microbiote du cuir chevelu devienne un allié du bien-être et de la beauté des cheveux ?

1. Une façon apparemment simple d’aider la diversification et l’équilibre de la flore cutanée serait d’appliquer un produit cosmétique contenant des probiotiques vivants. Ce serait comme manger un yaourt avec des ferments lactiques vivants pour l’intestin. L’ajout direct de probiotiques serait sans aucun doute avantageux, si ce n’est que nous nous heurtons à un obstacle de taille : afin d’être efficaces, les probiotiques doivent être vivants. Or, les maintenir vivants à l’intérieur d’un produit cosmétique est très difficile, étant donné que tout développement microbien entrainerait des problèmes de conservation du produit. Bien que la recherche de méthodes de production et d’emballage appropriées pour véhiculer des probiotiques vivants sur la peau soit en cours, pour l’instant cette voie rencontre encore trop de difficultés techniques.

2. Alors, au lieu d’ajouter des probiotiques vivants, il est possible d’opter pour des cosmétiques à base de prébiotiques et de postbiotiques, en particulier des fibres et des sucres, pour nourrir le microbiote et aider la peau à retrouver sa condition idéale. Sur ce thème, de nombreuses enquêtes se sont intéressées à la dermatite atopique des enfants, où le microbiote est souvent atteint à cause d’une utilisation répétée de produits nettoyants qui ne respectent pas la peau.

3. Une approche plus holistique et innovante propose un rééquilibrage des conditions environnementales permettant une régulation naturelle des populations microbiennes. L’idée d’agir sur l’écosystème de la peau est intéressante pour toutes les conditions où la flore cutanée joue un rôle clé, telles que la tendance aux pellicules, la production excessive de sébum, la chute de cheveux et le cuir chevelu sensible. Le fait de favoriser l’établissement du bon équilibre pour le microbiote est extrêmement important dans le soin quotidien de la peau et des cheveux, y compris en l’absence de conditions pathologiques, afin de prévenir les déséquilibres et assurer un bien-être cutané durable. L’intérêt de Medavita pour ce domaine de recherche passionnant est à l’origine du choix d’un ingrédient complètement naturel et sélectionné avec soin : l’extrait d’épilobe, un ami du microbiote aux incroyables propriétés.

 

Une précieuse ressource naturelle

Originaire des régions montagneuses de l’hémisphère nord et à présent largement répandue dans les zones tempérées du monde entier, l’épilobe, également connue comme « fireweed » (herbe du feu) est une plante vivace commune de la famille des Onagracées. Dans la tradition populaire, les parties aériennes sont utilisées depuis toujours pour apaiser les irritations cutanées. Aujourd’hui, la science a prouvé la valeur de l’épilobe en confirmant la présence de molécules bioactives appartenant aux trois familles principales de polyphénols : les flavonoïdes, les acides phénoliques, les tanins. Parmi les tanins, on remarque en particulier la précieuse œnothéine B, qui a d’excellentes propriétés antioxydantes, anti-inflammatoires et inhibantes de l’enzyme 5-alpha réductase.
De nombreuses données scientifiques portent à croire que l’épilobe aurait une activité de modulation du microbiote exceptionnelle, grâce à une action inhibant la croissance excessive de la levure Malassezia, permettant ainsi de réduire les pellicules et les irritations cutanées. L’épilobe de plus est un ingrédient bénéfique pour le cuir chevelu à tout point de vue : non seulement il combat les pellicules, mais il régule également la production de sébum, lutte contre la chute de cheveux, agit comme un régulateur de la réponse immuno-inflammatoire et renforce la cohésion des cornéocytes épidermiques, pour mieux atteindre un équilibre durable pour la peau.